Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/08/2010

Politique commerciale européenne

Idrac veut une politique commerciale européenne

« ouverte mais sans naïveté »

 

am idrac.jpg

Anne-Marie IDRAC, Sécrétaire d'Etat chargée du commerce extérieur auprès de Christine LAGARDE, Ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi


Une nouvelle géographie des échanges a été révélée par la crise à l’échelle mondiale, explique la secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac. Les pays émergents « tirent désormais la croissance mondiale », comme le montre l’augmentation de 10% des échanges commerciaux des « BRICs » (Brésil, Russie, Inde, Chine).

L’Europe, dont les échanges ont diminué de 14%, doit donc s’orienter vers ces pays pour « gagner en efficacité, sans naïveté et dans la défense des intérêts européens », explique Anne-Marie Idrac. La France, qui a su conserver son rang de sixième exportateur mondial et a moins souffert que certains de ses voisins comme l’Allemagne, s’engage clairement dans cette optique, poursuit la secrétaire d’Etat.

L’UE pourra notamment compter sur des instruments de lutte anti-dumping et de protection de la propriété intellectuelle pour défendre ses intérêts, alors qu’elle attend davantage de « réciprocité » de ses relations commerciales avec les pays « émergés » -  à distinguer des « pays en développement ».

« Sans naïveté »

Les « clauses de sauvegarde » qui seront mises en place dans le cadre de l’accord de libre-échange signé avec la Corée du Sud (et qui doit être examiné par le Parlement européen) témoignent de ces précautions européennes.

Cet accord constitue la « première manifestation depuis longtemps d’une politique européenne du commerce clairement ouverte, mais sans naïveté », explique la secrétaire d’Etat, qui évoque de prochains accords avec l’Inde, le Mercosur * et le Canada.

Une meilleure compétitivité

Anne-Marie Idrac cite aussi d’autres pistes comme la « responsabilité sociétale et environnementale », pour rendre la politique commerciale européenne plus compétitive.

Elle appelle notamment la Commission à adopter une « mesure de réciprocité dans le cadre du Small business act européen ». L’accès au marché européen devrait ainsi être restreint, selon elle, pour les entreprises issues de pays fermant eux-mêmes leurs marchés aux Etats européens.

La France s’engage d'ailleurs à prendre des dispositions sur ce point, dans le cas où aucune décision ne serait adoptée au niveau communautaire, explique-t-elle.

Plus généralement interrogée sur les effets de la baisse de l’euro, la secrétaire d’Etat note un « impact favorable de quelques dixièmes points de croissance sur 2010-2011 ».

 

Nous sommes bien dans l'idée d'aménager une politique commerciale européenne efficace et protectrice en lien avec le reste du monde.

 

* MERCOSUR : Marché Commun du Sud institué le 26 mars 1991 par le Traité d'Asuncion en le Brésil, l'Argentine (tous deux déjà liés depuis 1985), le Paraguay et l'Uruguay.

 

Monique Fernez


28/07/2010

Année européenne 2010 : Halte à la pauvreté !

2010, est l'année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.logo thème année 2010 mvt europ.jpg

A cette occasion, Touteleurope.fr nous livre son dossier spécial (pour y accéder, c'est ici) et pour mieux comprendre comment s'organise cette lutte au niveau européen, a publié la vidéo que vous pouvez écouter en cliquant sur le lien ci-dessous (avec l'accord de la rédaction de Touteleurope)

En introduction, quelques mots extraits de leur site:

Chaque année depuis 1983, l'Union européenne choisit un thème d'action pour sensibiliser les citoyens à une problématique importante.

 L'objectif : faire naître chez les citoyens européens une conscience commune des problématiques qui concernent l'ensemble des pays du continent en mobilisant les institutions, mais également les organisations de la société civile et les citoyens.

L'Année européenne est également l'occasion de mettre une thématique précise au coeur des travaux des décideurs européens

Cette année, l’Union européenne s’est associée aux États membres autour du thème de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les objectifs de cette Année européenne sont de renforcer la prise de conscience du public sur ces questions et de renouveler l'engagement politique de l’UE et de ses États membres dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

La vidéo est ICI : ou directement sur le lien suivant: http://dai.ly/aQhKE2

Et pour finir sur une note plus gaie, mais qui n'empêche pas le sérieux, quelques idées reçues sur l'Europe et ce qu'elle nous impose ! Parfois comiques, souvent lourdes de conséquences ( se rappeler le "plombier polonais !), presque toujours mensongères, mais bien ancrées dans beaucoup d'esprits !

A découvrir sur le site de la Commission européenne, rubrique communication

Bonne lecture .. et bonnes vacances !

Viviane Boussier

 

26/07/2010

Les stress tests

banques.jpgLes tests de résistance des banques européennes

A quoi servent les stress tests ?

Ces tests de solidité auxquels les autorités européennes ont soumis les banques servent à  évaluer leur  capacité de résistance  à une nouvelle récession sur les deux prochaines années donc à rassurer les marchés sur la solidité du secteur bancaire. L'objectif de ces tests est de savoir quelles sont les banques qui ne se survivraient pas à une nouvelle crise, pour ensuite organiser leur recapitalisation. Trois scénarios plus ou moins pessimistes ont été testés : un scénario de base, un scénario de récession et un scénario dans lequel interviendrait de fortes pertes sur les emprunts d'Etat

(Source : l’Expansion -23 Juillet-)

Seules sept banques européennes ont échoué à ces tests dont les résultats ont été connus vendredi 23 juillet.

Cependant la qualité des tests  a été critiquée, certains les jugeant notamment trop faciles.

Dans le texte ci-dessous, Olivier Barthalon, qui  n’est pas d’accord avec  cette contestation, donne ses arguments ; je le livre à votre réflexion tel qu’il nous le communique.

Viviane Boussier

Les tests de résistance des banques européennes sont-ils valables ?

- Travaillant depuis 30 ans en direction comptable et financière de banques (où on élabore tous les ratios de sécurité bancaire), je ne suis pas d'accord avec les critiques négatives sur la qualité des tests de résistance.

Les banques, qui doivent être contrôlées car le métier est "dangereux"-on l’a vu avec la dernière crise- envoient chaque mois ou trimestre à la banque centrale leurs situations avec une série de ratios. Ceci permet à la banque centrale de faire toute une série d'analyses sur les risques pris par chaque banque, y compris des scénarios de crise (parfois en relation avec la banque en question).

- Ainsi, ce qui est publié n'est qu'une petite partie de ce que doit faire toute banque centrale sérieuse, c'est-à-dire  veiller à ce que les risques pris par le système bancaire restent limités : c'est le cas en Europe.

Ce cadre limite européen et international est actuellement défini par les accords de Bâle II (Bâle III est en cours de négociation).

Cependant, Bâle II est appliqué dans la plupart des pays développés (depuis le 1.1.2007 en UE) sauf aux Etats-Unis ; à noter que s'ils l'avaient appliqué à cette date, la crise des "subprimes" aurait été moins forte !

- Les banques ont sûrement des défauts, mais en terme de gestion rigoureuse des risques et des limites, je peux dire de l'intérieur que celle où je travaille est un modèle du genre, d'ailleurs reconnu à l'extérieur.

- Sur les tests de résistance publiés, ceux-ci démontrent que le système bancaire européen est solide (seules 7 sur 91 grandes banques n'ont pas assez de fonds propres à ce jour), en tout cas bien plus que celui des Etats-Unis l'année dernière où 10 des 19 plus grandes banques étaient insuffisamment capitalisées, et où les faillites bancaires  battent des records : 140 l'année dernière, 103 cette année depuis le 1er janvier à ce jour. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que quasi 100% du système financier en zone euro est contrôlé par la banque centrale, alors que c'est à peine 50% aux Etats-Unis, d'où les retards pour détecter la crise des "subprimes" ou crédits sous primés.

Certes, il peut y avoir des faiblesses dans ces tests, notamment dans la prise en compte trop partielle du hors bilan et des dérivés de gré à gré, dont les encours très élevés sont surtout aux Etats-Unis et dans les banques anglaises en grande partie nationalisées ; la plus grande faiblesse n'est donc pas là où la presse l'indique.

Dans la réalité, l'Europe a un système beaucoup plus fiable que celui des Etats-Unis. On estime à 3,5 milliards d'euros le manque de fonds propres, dans des métiers bancaires simples de dépôts et de crédits classiques. Mais l'on entend tous les économistes béats du libéralisme borné dire le contraire !

La campagne de presse contre le risque souverain européen nous a coûté très cher, de façon scandaleuse, notamment pour les pays de la zone euro qui ont un déficit 2 fois moindre que le Japon ou les Etats-Unis, avec un endettement plus faible.

Un exemple : avec l'inconséquence de notre gouvernement,  la différence des taux d'emprunt à 10 ans entre la France et l'Allemagne a atteint récemment jusqu'à 0,60 point de pourcentage ; appliqué aux 1 500 milliards d'euros de dettes, cela peut coûter 1 500 x 0,60% = 9 milliards par an à l'Etat français, soit pour chacun des 65 millions de français près 1 500 € par an, ou 3 000  par foyer fiscal.

Ce coût est beaucoup plus élevé pour les Espagnols ou Portugais (2 à 3 points de pourcentage de coût d'emprunt supplémentaire) et encore beaucoup plus pour les Grecs (6 à 7 points) qui avaient un peu trop triché sur leurs statistiques.

Et cet argent est gagné par qui ? Souvent par des spéculateurs anglo-saxons qui ont organisé une campagne de presse scandaleuse contre la zone euro et après l'échec d'émission de bons du Trésor aux Etats-Unis en mars 2010.

Il ne faut pas oublier que nous sommes en "guerre économique" ; l'Europe doit savoir se défendre.

Par ailleurs, trop d'économistes se sont encore trompés : ceux bornés par la pensée unique libérale anglo-saxonne, à l'instar de celle des marxistes soviétiques des années 1960 !  La conjoncture s'avère meilleure en Europe qu'annoncée et moins bonne aux Etats-Unis ; c'est quasi systématique chez eux : leurs prévisions sont devenues un instrument de propagande.  La conséquence est la rechute du dollar US.

Olivier Barthalon