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18/01/2012

Triple A.. Compétitivité de notre industrie ... Europe ...

graphiques.jpgLa perte du triple A, même si elle est partielle, puisque prononcée par une seule des agences de notation américaines, même si elle avait été anticipée par les marchés financiers qui avaient déjà renchéri les conditions de refinancement de l'Etat français, revêt une importance significative dans la mesure où elle creuse l'écart avec l'Allemagne, partenaire historique de la France dans la construction européenne.
Il est urgent d'y prendre garde et d'y remédier. La France risque sinon de laisser l'Allemagne exercer seule le leadership en Europe. Ce à quoi elle pourrait prétendre, en raison de son poids économique/démographique et de sa position au centre d'une Union Européenne élargie à 27.


Comment la France peut-elle retrouver sa compétitivité et du même coup sa place en Europe?


Tel est le propos de Philippe Jurgensen, éminent économiste et professeur à Sc Po, dont on trouvera l'intégralité de la chronique en cliquant ICI

L'auteur ne se contente pas de préconiser l'allègement des charges qui pèsent sur les entreprises, il met en évidence les faiblesses structurelles de la production hexagonale et les besoins de ré-industrialisation via des PME innovantes.
Son constat s'accompagne de propositions de bon-sens dont les candidats aux prochaines élections présidentielles pourraient s'inspirer.


Mais, selon Philippe Jurgensen, il est bien certain que cela ne suffit pas  : La compétitivité sérieusement entamée de notre pays ne se regagnera pas en un jour ni par quelques mesures isolées. Elle a besoin d’une action volontaire et cohérente de tous, commencée sans attendre et poursuivie sur la durée.
 
Pascal GATIGNON
 
 
 
 
 
 

17/01/2012

Communiqué de presse

Veuillez trouver ci-dessous le communiqué de presse de Jean-Marie Cavada, Président du Mouvement-Européen France             movt eurpéen.gif

Samedi 14 janvier 2012

Dégradation du triple A français : réaction de Jean-Marie Cavada, Président du Mouvement Européen-France, Député européen

La dégradation du triple A français aura des effets importants sur la France et sur la construction européenne. Pour notre pays, même si les marchés financiers avaient commencé à anticiper cette difficulté, il faut s'attendre à un renchérissement des taux d'intérêt, faisant peser plus lourdement la charge de la dette sur le budget de l'état. Il ne faut pas exclure non plus des conséquences en cascade sur les institutions ou les collectivités territoriales. Tout ceci place la France dans un état d'urgence, et l'Europe devant une responsabilité sans pareil depuis la naissance de l'Union. Dans les semaines qui viennent, la France doit prévoir un plan de réforme, et l'Europe changer de dimension. Si je tiens à saluer la solidarité de l'Allemagne à nouveau exprimée hier soir, les effets de ces dégradations des 9 pays européens sont extrêmement dangereux. Ce coup de kärcher sur la monnaie européenne et ses pays membres endettés est un signal d'alarme qui appelle des décisions drastiques dès le Sommet européen du 29 janvier.

Si les pays sanctionnés sont les premiers responsables des difficultés qui les touchent, ce passage en force des règles de notation ne peut plus rester sans une réponse solide, et immédiate. Le Mouvement Européen-France attend des décisions politiques courageuses puisqu'il est clair maintenant que le Fonds européen de stabilité financière se trouve fragilisé.
La première d'entre elle est de doter l'Europe d'euro-obligations et la Banque Centrale de moyens nouveaux comparables, qu'on le veuille ou non, à ceux de la réserve fédérale américaine. La deuxième est de s'engager de toute urgence à mettre sur pied un budget européen sérieux.
Mais par dessus tout, c'est la confiance qu'il faut rétablir en installant un pouvoir fédéral en Europe pour l'économie, la finance et la monnaie d'abord. C'est la seule façon de décourager la spéculation par l'autorité politique des décisions économiques. Mais la responsabilité des dirigeants européens est aussi désormais de ne plus marchander leur concession car leur premier devoir est de protéger les équilibres démocratiques, face aux populistes dont les seuls plans de carrière sont d'isoler la France du reste de l'Europe, en surfant sur la peur des peuples.


Jean-Marie Cavada

Président du Mouvement Européen-France
Député européen

 

Contact presse
Mouvement Européen-France : +33 (0)1 45 49 93 93

 

www.mouvement-europeen.eu
          

 

 

 

 


 

07/01/2012

Une nouvelle épine pour l'Union

 Article mis à jour le 13 Janvier

L'union européenne n'a vraiment pas besoin de cela ! Après la crise financière, économique, le repli sur soi, voilà maintenant une atteinte à la démocratie, valeur fondamentale essentielle de l'Union.

Depuis le 1er Janvier 2012, la constitution hongroise, votée depuis le mois d'Avril 2011, est appliquée. Ce texte, baptisé "Constitution Orbán" par la presse, fait polémique. Pourtant, son adoption est sans surprise (vote à la majorité des deux-tiers et sans aucune concession aux partis de l'opposition), ce qui explique le surnom de "putsch" constitutionnel  donné à ce vote. drapeau hongrois.jpg

Cette constitution est très controversée, pourquoi ?

En dehors des modalités de son adoption, elle heurte des valeurs fondamentales, acceptées par les membres entrant dans l'Union, donc par la Hongrie en 2004.

Les principales critiques de l'opposition portent sur la négation de la laïcité, la confusion entre conscience privée et vie publique et une définition de la famille et du droit à la vie suffisamment floue pour laisser la porte ouverte à toute dérive sociétale. Le texte prévoit aussi de sauvegarder l'unité spirituelle et intellectuelle de la nation hongroise et d’octroyer le droit de vote aux Magyars d’outre-frontière ayant obtenu la citoyenneté hongroise, sans condition de résidence en Hongrie, une décision qui risque fort de réveiller de vieux démons (source: "Toute l'Europe", 19 avril 2011) dans des nations où ces querelles nationalistes restent encore très vives. Même la politique fiscale (taux d'imposition unique à 16%)  est maintenant inscrite dans le texte, ce qui empêcherait à tout nouveau gouvernement de revenir sur cette décision.

Les contre-pouvoirs sont limités, comme celui de la Cour constitutionnelle qui voit son champ d'intervention diminué puisqu'elle ne contrôle plus le budget. Un nouveau découpage des circonscriptions favorise nettement le parti au pouvoir. Pratiquement, l'opposition ne peut reprendre le pouvoir par des moyens légaux; le rôle du parlement (il n'y a pas de bi-camérisme) est celui d'une chambre d'enregistrement. La liberté d'expression est limitée comme en témoigne la disparition de " KlubRadio", la seule radio d'opposition, et les postes importants sont détenus par des personnalités nommées par V Orban.

Sur les aspects principaux de ce texte, voir le site de "Toute l'Europe", ICI

En fait, la politique voulue par Viktor Orban a beaucoup de points communs avec le régime autoritaire de Horthy entre les deux guerres et, plus grave car actuel, avec des aspects de la politique européenne préconisée par certains eurosceptiques français. Il faut aussi se rappeler que la Hongrie est l'un des pays de l'Union les plus touchés par la crise; la monnaie a atteint ces jours-ci un de ses niveaux les plus bas. La population et l’économie sont fragilisées et les perspectives ne sont pas bonnes. Le FMI et l’UE servent de boucs émissaires : tous ces éléments expliquent en partie le retour du nationalisme et d’un certain repli sur soi.

Face à cette situation, que peut faire l'Union ?

 Elle ne peut admettre que les valeurs qui fondent la démocratie, en particulier, le pluralisme politique et la liberté de la presse soient bafouées par un de ses membres; mais a-t-elle les moyens d'intervenir ?

La Commission devrait décider dans les jours qui viennent si les nouvelles lois constitutionnelles controversées adoptées en Hongrie, dont celle réformant la Banque centrale, sont ou non conformes à la législation de l'UE et requièrent ou non l'ouverture de procédures pouvant mener à des sanctions. Elle a également menacé récemment de ne pas reprendre les pourparlers sur une aide financière sans garanties sur l'indépendance de la Banque centrale. Le gouvernement hongrois a urgemment besoin de l'aide européenne et du FMI pour financer sa dette : un moyen de pression pour la Commission ?

Le Parlement européen réagit en ordre dispersé; le Parti populaire européen, première force politique au Parlement, compte en effet dans ses rangs, aux côtés de l'UMP française ou de la CDU allemande, la Fidesz, la formation au pouvoir en Hongrie; Viktor Orban est même l'un des vice-présidents du Parlement. On peut comprendre que la solidarité avec les manifestations des opposants hongrois soit difficile dans ces conditions.

Cependant, des voix de plus en plus nombreuses se font entendre dans l'hémicycle pour que le parlement sorte enfin de sa léthargie. Le dire, c'est bien, mais encore faut-il qu'on l'entende- les médias ne relaient rien-, et les moyens juridiques sont très limités pour faire appliquer ce qui est demandé, même avec véhémence.

C'est le cas des "Verts" menés par D Cohn-Bendit (vidéo), des démocrates et libéraux qui jugent que l'Europe ne peut se permettre d'ajouter une crise morale à la crise obligataire et économique qui créée déjà de fortes tensions dans nos sociétés.

Dénoncer, c'est bien, mais encore faut-il se faire entendre- les médias ne relaient rien-, et les moyens juridiques sont très limités.

La commission parlementaire LIBE, compétente en la matière, a été saisie de cette demande. Ce sera ensuite au Conseil de prendre ses responsabilités: le veut-il vraiment ? Sa dernière action (en 2000) contre la participation de l'extrême droite autrichienne au gouvernement n'a pas laissé un bon souvenir.

La Cour européenne des droits de l'homme pourrait-elle intervenir ? Ce sont des affaires internes à un état, et elle n'agit qu'en cas d'atteinte à un individu : il faudra encore un certain temps avant des actions concrètes.

Quoiqu'il en soit, et malheureusement pour elle et pour les Européens, l'Europe n'a vraiment pas besoin d'ajouter une nouvelle crise à son tableau, déjà suffisamment noirci par la crise économique !

Viviane Boussier (ces propos n'engagent que leur auteur)

En complément, voici un article de Toute l'Europe, en date du 13 Janvier,  qui revient sur les questions posées par l'actualité hongroise.

Un passage est peut-être assez symptomatique de la crise actuelle de l'Europe et du "désamour" des Français envers elle :

Touteleurope.eu : Pourquoi la Commission européenne semble-t-elle avant tout s'inquiéter de l'indépendance de la Banque centrale, et moins des atteintes aux libertés ou de l'indépendance de la justice ?

J.-M. D.W.

  C'est une excellente question ! C'est tout le problème de la construction européenne aujourd'hui, et ce genre d'attitude fait à mon avis monter l'euroscepticisme. La Commission se fait le porte-parole d'une vision économique et financière du monde, et non plus la gardienne des valeurs pour lesquelles les communautés européennes ont été créées. On a effectivement l'impression que, pour la Commission, l'indépendance de la banque centrale est plus importante que le droit des sans-papiers, la liberté de la presse, le droit de l'opposition à s'exprimer ou le droit de la minorité rom…

Sur ce dernier point, les mots de la commissaire Viviane Reding à l'égard de la France en 2010 sont plutôt exceptionnels. Cela fait bien longtemps que la Commission européenne a cessé d'être regardante sur de telles atteintes aux droits. Et cela devient désormais une habitude : la politique de l'Union européenne est à très courte vue.

Dans le même "registre", on peut aussi consulter le communiqué du groupe Spinelli