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26/07/2010

Les stress tests

banques.jpgLes tests de résistance des banques européennes

A quoi servent les stress tests ?

Ces tests de solidité auxquels les autorités européennes ont soumis les banques servent à  évaluer leur  capacité de résistance  à une nouvelle récession sur les deux prochaines années donc à rassurer les marchés sur la solidité du secteur bancaire. L'objectif de ces tests est de savoir quelles sont les banques qui ne se survivraient pas à une nouvelle crise, pour ensuite organiser leur recapitalisation. Trois scénarios plus ou moins pessimistes ont été testés : un scénario de base, un scénario de récession et un scénario dans lequel interviendrait de fortes pertes sur les emprunts d'Etat

(Source : l’Expansion -23 Juillet-)

Seules sept banques européennes ont échoué à ces tests dont les résultats ont été connus vendredi 23 juillet.

Cependant la qualité des tests  a été critiquée, certains les jugeant notamment trop faciles.

Dans le texte ci-dessous, Olivier Barthalon, qui  n’est pas d’accord avec  cette contestation, donne ses arguments ; je le livre à votre réflexion tel qu’il nous le communique.

Viviane Boussier

Les tests de résistance des banques européennes sont-ils valables ?

- Travaillant depuis 30 ans en direction comptable et financière de banques (où on élabore tous les ratios de sécurité bancaire), je ne suis pas d'accord avec les critiques négatives sur la qualité des tests de résistance.

Les banques, qui doivent être contrôlées car le métier est "dangereux"-on l’a vu avec la dernière crise- envoient chaque mois ou trimestre à la banque centrale leurs situations avec une série de ratios. Ceci permet à la banque centrale de faire toute une série d'analyses sur les risques pris par chaque banque, y compris des scénarios de crise (parfois en relation avec la banque en question).

- Ainsi, ce qui est publié n'est qu'une petite partie de ce que doit faire toute banque centrale sérieuse, c'est-à-dire  veiller à ce que les risques pris par le système bancaire restent limités : c'est le cas en Europe.

Ce cadre limite européen et international est actuellement défini par les accords de Bâle II (Bâle III est en cours de négociation).

Cependant, Bâle II est appliqué dans la plupart des pays développés (depuis le 1.1.2007 en UE) sauf aux Etats-Unis ; à noter que s'ils l'avaient appliqué à cette date, la crise des "subprimes" aurait été moins forte !

- Les banques ont sûrement des défauts, mais en terme de gestion rigoureuse des risques et des limites, je peux dire de l'intérieur que celle où je travaille est un modèle du genre, d'ailleurs reconnu à l'extérieur.

- Sur les tests de résistance publiés, ceux-ci démontrent que le système bancaire européen est solide (seules 7 sur 91 grandes banques n'ont pas assez de fonds propres à ce jour), en tout cas bien plus que celui des Etats-Unis l'année dernière où 10 des 19 plus grandes banques étaient insuffisamment capitalisées, et où les faillites bancaires  battent des records : 140 l'année dernière, 103 cette année depuis le 1er janvier à ce jour. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que quasi 100% du système financier en zone euro est contrôlé par la banque centrale, alors que c'est à peine 50% aux Etats-Unis, d'où les retards pour détecter la crise des "subprimes" ou crédits sous primés.

Certes, il peut y avoir des faiblesses dans ces tests, notamment dans la prise en compte trop partielle du hors bilan et des dérivés de gré à gré, dont les encours très élevés sont surtout aux Etats-Unis et dans les banques anglaises en grande partie nationalisées ; la plus grande faiblesse n'est donc pas là où la presse l'indique.

Dans la réalité, l'Europe a un système beaucoup plus fiable que celui des Etats-Unis. On estime à 3,5 milliards d'euros le manque de fonds propres, dans des métiers bancaires simples de dépôts et de crédits classiques. Mais l'on entend tous les économistes béats du libéralisme borné dire le contraire !

La campagne de presse contre le risque souverain européen nous a coûté très cher, de façon scandaleuse, notamment pour les pays de la zone euro qui ont un déficit 2 fois moindre que le Japon ou les Etats-Unis, avec un endettement plus faible.

Un exemple : avec l'inconséquence de notre gouvernement,  la différence des taux d'emprunt à 10 ans entre la France et l'Allemagne a atteint récemment jusqu'à 0,60 point de pourcentage ; appliqué aux 1 500 milliards d'euros de dettes, cela peut coûter 1 500 x 0,60% = 9 milliards par an à l'Etat français, soit pour chacun des 65 millions de français près 1 500 € par an, ou 3 000  par foyer fiscal.

Ce coût est beaucoup plus élevé pour les Espagnols ou Portugais (2 à 3 points de pourcentage de coût d'emprunt supplémentaire) et encore beaucoup plus pour les Grecs (6 à 7 points) qui avaient un peu trop triché sur leurs statistiques.

Et cet argent est gagné par qui ? Souvent par des spéculateurs anglo-saxons qui ont organisé une campagne de presse scandaleuse contre la zone euro et après l'échec d'émission de bons du Trésor aux Etats-Unis en mars 2010.

Il ne faut pas oublier que nous sommes en "guerre économique" ; l'Europe doit savoir se défendre.

Par ailleurs, trop d'économistes se sont encore trompés : ceux bornés par la pensée unique libérale anglo-saxonne, à l'instar de celle des marxistes soviétiques des années 1960 !  La conjoncture s'avère meilleure en Europe qu'annoncée et moins bonne aux Etats-Unis ; c'est quasi systématique chez eux : leurs prévisions sont devenues un instrument de propagande.  La conséquence est la rechute du dollar US.

Olivier Barthalon

 

22/07/2010

Les eurodéputés au Parlement

 La Fondation Schuman nous livre, dans sa lettre du 5 Juillet, les résultats de sonparlement européen bruxelles 2.jpg étude sur les eurodéputés français au Parlement Européen. C'est un assez long mais intéressant document dont je vous livre ici l'introduction

Un an après les élections de juin 2009, le bilan est assez mitigé avec peu de progrès, certains reculs et des faiblesses réelles. Si les eurodéputés français sont mieux représentés au sein des commissions influentes, on doit noter un fort taux de renouvellement - qui a un impact négatif en termes de capacité à obtenir des postes de responsabilité - et l’absence d’eurodéputés français au sein du Bureau du Parlement européen ; par ailleurs, la légère augmentation du nombre de coordinateurs dissimule mal l’écart persistant avec celui des autres «grandes » délégations nationales ; en dernier lieu, le problème du cumul des mandats caractérise de manière singulière près de la moitié des eurodéputés français.

et la conclusion :

Le Parlement apparaît désormais comme une institution où les députés français peuvent avoir une réelle influence sur la législation européenne, au service des citoyens qui les ont élus, mais aussi plus largement des citoyens européens.
Même si les groupes parlementaires organisent dans la pratique l’essentiel des travaux sur les textes législatifs, il n’en demeure pas moins que, sur certains textes particulièrement sensibles au niveau des États membres, les délégations nationales jouent un rôle qu’on ne peut négliger.
Or, un an après les élections de juin 2009, le bilan est assez mitigé en ce qui concerne l’influence des Français, avec peu de progrès, certains reculs et des faiblesses réelles. Si les eurodéputés français sont mieux représentés au sein des commissions importantes, on doit noter un fort taux de renouvellement - qui a un impact négatif en termes de capacité à obtenir des postes de responsabilité - et l’absence de députés français au sein du Bureau du Parlement européen ; par ailleurs, la légère augmentation du nombre de coordinateurs dissimule mal l’écart persistant avec celui des autres « grandes » délégations nationales ; en dernier lieu, le problème du cumul des mandats caractérise de manière singulière près de la moitié des eurodéputés français.

 L'ensemble de la lettre est disponible ICI

Pour illustrer cette étude, je vous propose de découvrir l'interview de Sylvie sgoulard_parlementeu.jpg  Goulard, qui, sur son site, donne ses impressions d'eurodéputée au Parlement, une école de discipline et de modestie. Il faut se rappeler qu'elle est élue dans le Grand Ouest, d'où le titre de sa chronique "de Carnac" 

Pour réfléchir sur les élections de nos futurs eurodéputés, et compléter ce dossier,  une Proposition de loi -en préparation-rétablissant une circonscription unique pour l'élection des représentants français au Parlement européen découverte sur le site de Légifrance, une loi qui ne contribuerait certainement pas, à mon avis, à rapprocher nos députés de leurs électeurs et donc à rapprocher l'Europe des citoyens !

Viviane Boussier

 

 

13/07/2010

Euroscepticisme contre fédéralisme !

C’est l’euroscepticisme qui l’emporte, constat normal tant que les vingt sept Etats n’auront pas trouvé des convergences absolues et une sérénité générale. Une Europe dissipée ne peut aboutir ; il faut recentrer, car le cadre européen, bien qu’on le dise démocratique, devient confus.

 

mains_boule_europe.jpg

A-t-on déjà vraiment répondu à la question : coopération (mieux encore coopération renforcée) ou fédération ? Quelle est la configuration qui a le plus de chance ? Les avis semblent partagés sur ce point parce que derrière cette interrogation subsiste le refus de perdre la souveraineté nationale. Pourtant la France, par exemple, sera toujours un des Etats de l’Union en bénéficiant alors du plus européen qui suppose tout de même certaines concessions : on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, comme il est dit. Mais, le temps s’écoule avec des divergences qui empêchent de trouver le chemin pour finaliser la construction européenne.

 

La perspective fédérale restera utopique tant qu’une démonstration convaincante ne sera pas effectuée auprès des citoyens sur l’apport de véritables atouts. Et cette perspective ne peut devenir réalité que si chacun en perçoit l’intérêt, à condition que les Etats soient solidaires. Si certains pays se servent de l’Europe comme roue de secours, la communauté européenne ne se justifiera pas et ce grand espace sera bancal.

 

La visée européenne a germé il y a environ 3000 ans, elle a particulièrement progressé ces soixante dernières années, et « nous n’avons toujours pas vraiment conclu ». Il sera sans aucun doute très préjudiciable, sur tous les plans, de bloquer cette construction européenne, alors que la paix entre les pays membres de l’Union Européenne est entérinée.

 

Prévoir une organisation européenne forte et efficace constitue la base de fonctionnement d’une zone performante : dans les domaines économique et social (par exemple, certains propriétaires d’entreprises privées, les actionnaires, devraient revoir leur copie), sans oublier l’éducation nationale (cohésion et généralisation des formations par la voie notamment de COMENIUS de la maternelle au lycée et d’ERASMUS dans l’enseignement supérieur), ensemble d’Etats synonyme de richesse culturelle, de richesse en terme de production, de pouvoir d’achat et d’investissement (une répartition de richesse équitable et anticipative de crises), et d’humanité (l’actualité confirme que creuser les inégalités est voué à l’échec). Les privilèges déforment la société ; l’exemplarité européenne pourrait peser, sans affrontement, sur le reste du monde. Les avantages générer par l’Union Européenne doivent se multiplier et non se déplacer : par exemple, si les pays en transition de l’Est en tirent des avantages économiques légitimes, cela ne peut être au détriment des pays industrialisés dits « riches » comme la France entre autres pays ; sinon parler d’un grand marché européen n’est pas crédible, d’autant moins si on n’enregistre pas un retentissement social positif dans tous les Etats.

 

L’idée de création d’un « fonds monétaire européen » assurerait, sans nul doute, un confort financier pour l’Union Européenne, à condition « de ne pas en abuser ».

 

Il va sans écrire, qu’il est aussi nécessaire d’éclairer les citoyens sur les institutions européennes et leur fonctionnement, leur rôle déterminant, et sur les traités qui concrétisent l’avancement européen (décryptage synthétique mais concis). Première étape pour emporter l’adhésion des citoyens non initiés qui sont très nombreux sur 500 millions au total.

 

Quant à l’Euro, qui s’est déprécié et oscille actuellement entre 1.23 $ et 1.26 $, il reste néanmoins 1euro.jpgune monnaie forte et sûre. Son niveau actuel constitue plutôt une aubaine. En effet, ce niveau d’échange s’avère salvateur car il permet d’augmenter les exportations, bien que ces dernières doivent être alors largement –voire très largement- supérieures aux importations qui dans ce cas sont plus chères. Le résultat doit enregistrer une balance commerciale excédentaire. Dans l’histoire récente de l’Euro, il a été effectivement constaté que durant les périodes où notre monnaie se situe à la baisse, les exportations progressent, et inversement lorsqu’elle s’apprécie trop. Mais cela ne signifie pas que des pertes sont enregistrées quand la devise est à la hausse, dans la mesure où les exportations sont suffisantes pour couvrir les importations. Quand le niveau de l’Euro est haut nos exportations sont plus chères et régressent, tandis que nos importations sont moins chères et compensent, au moins en partie, le freinage des exportations. Il faut cependant savoir, qu’en principe, la zone euro est excédentaire, alors que l’Union Européenne dans son ensemble est déficitaire. Toutefois, si la croissance mondiale ralentit, quelle que soit la devise de la facture, les exportations iront dans le même sens, donc les importations aussi, car lorsque le pays exportateur vend moins c’est parce que le pays importateur achète moins. La force déployée par l’unification des Etats membres ne peut néanmoins que nous protéger des aléas. Et là le marché européen aura tout son sens. Autre recette de taille : un Euro plus bas augmente le tourisme étranger.

 

Le Mouvement Européen France et ses sections, comme la nôtre « Mouvement Européen des Yvelines », ont pour objectif l’information des citoyens et organisent pour y répondre, régulièrement et fréquemment, des rencontres animées par des personnalités (responsables politiques, économistes, juristes, financiers, politologues, …). Les thèmes des conférences sont définis à l’avance et suivent l’actualité européenne ; ces manifestations proposent aussi de débattre, et donc de multiplier les idées relayées aux instances supérieures.

 

Enfin, des interventions sont destinées aux européens de demain qui sont à l’école : il ne s’agit pas de dispenser des cours, mais de les renseigner de manière pédagogique, précise, plus concrète, et de conduire des débats dans une réflexion partagée ; cela ne décrédibilise pas le travail des professeurs qui participent aussi. Le Mouvement des Jeunes Européens – France a entrepris une tâche essentielle auprès des jeunes tout spécialement.

 

Monique Fernez.