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15/07/2014

Après l'élection du Président de la Commission

Ce mardi 15 Juillet, Jean-Claude Juncker a été élu par le Parlement européen, Président de la Commission européenne avec 422 voix pour Jean-Claude Juncker, 250 contre, 57 abstentions, 19 bulletins nuls.

Vous trouverez ci-dessous "la feuille de route" du Président du Mouvement européen dans laquelle il s'exprime sur ce sujet.    parlement strasbourg 3.jpg

 

 LA PATTE DE L'ÉLECTEUR


Ce mardi 15 juillet 2014, les électeurs européens se sont imposés dans l'hémicycle du Parlement européen pour faire élire un nouveau Président de la Commission européenne. 422 voix pour Jean-Claude Juncker, 250 contre, 57 abstentions, 19 bulletins nuls : voilà votre décision par député interposé. Ce scrutin mérite un regard.

D'abord, c'est la première fois depuis 1979 que vos votes déterminent la Présidence de la Commission. D'autre part, ce score montre que la candidature Juncker a rassemblé un maximum de pro-européens, mais pas qu'eux : une partie non négligeable du PPE n'a pas voté pour son candidat, les verts se sont trouvés divisés, les socialistes européens ont été traversés par beaucoup d'a priori négatifs, et les centristes démocrates libéraux de l'ADLE ont fait bloc pour Juncker. Sans compter les Britanniques négatifs et les extrémistes français, aussi violents dans le langage qu'inutiles dans l'action européenne.

Pour obtenir une majorité au Parlement européen, Juncker a négocié avec les groupes qui pouvaient lui être favorables, un virage communautaire sur plusieurs points : tout d'abord une promesse de 300 Milliards d'euros sur 5 ans pour aider les États à finir le marché unique, à relancer l'économie, et donc à faire baisser le chômage, ceci après une négociation avec la BEI ce dernier week-end. Il s'est aussi déclaré favorable à un salaire minimum garanti en Europe et en faveur d'une politique énergétique communautaire, avec des investissements pour la transition écologique, ainsi que d'une parité dans le collège des Commissaires européens. Mais le plus spectaculaire à mes yeux est son accord pour construire une politique migratoire européenne à la manière du Canada : aux États d'exercer d'une part leur subsidiarité en indiquant le volume d'immigrants qu'ils souhaitent chaque année, et à l'Union d'exécuter d'autre part ces demandes par décision communautaire. Sans compter l'uniformisation européenne du droit d'asile, des moyens pour Frontex afin de garder les côtes maritimes, de faire du sauvetage humanitaire en mer, et de renforcer le contrôle des frontières terrestres. Une partie importante des fonds consacrés au développement doivent être orientés vers les pays d'où l'immigration vient.

Peut-on croire ses promesses ? Ne nous trompons pas : Monsieur Juncker est un homme de caractère. Mais surtout, il n'était pas le candidat de Madame Merkel ni de Monsieur Cameron. Son nom fut accepté par les Français comme une nécessaire potion d'huile de foie de morue : il est donc libre. Par ailleurs, son score est confortable mais n'est pas impérial. Sa politique compte 250 adversaires dans un Parlement de 751 membres. Routinier des parlements lui-même, on peut parier qu'il saura se rapprocher de l'hémicycle. L'inconnue, maintenant, porte deux noms : la composition du Collège des 27 autres Commissaires, pour l'audition desquels les Députés doivent être intransigeants sur leurs perspectives européennes : pas de Commissaires "tiédasses". L'autre inconnue, c'est la résistance des États membres eux-mêmes selon les sujets évoqués. Si la Commission se rapproche du Parlement, le Conseil pliera l'échine et négociera.


En tout cas, ce mardi 15 juillet, je n'ai cessé de penser à ceux qui ont envoyé au Parlement une majorité de Députés pro-européens. Surtout lorsque j'ai entendu la violente vulgarité tenue dans cette enceinte par quelques antieuropéens faisant semblant de croire que le salut des Français tenait derrière les frontières nationales, arc-boutés que nous serions en petits Gaulois victorieux de la mondialisation. Il y en a même qui ont osé se parer des plumes du "patriotisme", comme si la prospérité dans l'Union, donc la paix, faisait de nous de mauvais Français.


La bataille sera sérieuse, mais elle en vaut la peine.

Alors bonnes vacances !

Le mardi 15 juillet 2014


Jean-Marie Cavada,
Député européen
Président du Mouvement Européen-France


 

 

04/07/2014

Premiers jours à Strasbourg

 Dans sa feuille de route du 1er Juillet, Jean-Marie-Cavada écrit au Mouvement européen-France.         drapeau eu.jpg

A l'issue de la 1ére session plénière du Parlement, il nous propose aussi de découvrir les "Coulisses du Parlement européen" dans cet article (ci-dessous) et la vidéo qui l'accompagne.

Les Coulisses du Parlement: http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/Les-coulisses-du...

La lettre  de Jean-Marie-Cavada, Président du Mouvement européen-France, Député européen :

 Je vous écris du 1er jour de la nouvelle mandature du Parlement européen pour essayer de dégager l'essentiel de ce qui se met en place depuis les élections du 25 mai 2014.

 La montée des populismes anti-européens dans plusieurs pays d'Europe, et notamment en France, provoque un début d'organisation parmi les pro-européens. Qu'il s'agisse de la future élection du Président de la Commission européenne le mercredi 16 juillet, et qu'il s'agisse par voie de conséquence de l'élection des structures du Parlement européen, on peut parler d'une coalition en forme de cordon sanitaire

 Cette coalition recouvre l'ordre d'implantation numérique des députés (le PPE, le S&D, et les Libéraux-démocrates - ADLE). On aurait pu d'ailleurs, sur ces questions de fond, y ajouter les Verts. Mais pour l'instant l'accord est tripartite entre les trois premiers.

 J'entends, dans certains médias, le terme "d'arrangements", je le dénonce. Pour la première fois de l'histoire de l'Union européenne, les électeurs savaient, avant de voter, quel Président de Commission ils allaient choisir.

 Le PPE étant arrivé en tête (221 députés), c'est sa figure de proue qui, loyalement en vertu de nos promesses électorales, devait être proposée par le Conseil des Chefs d'Etat et de Gouvernement.
Ce fut le cas et c'est donc Monsieur Jean-Claude Juncker qui sera soumis au vote d'approbation ou de refus du Parlement européen.

 Pour obtenir cette majorité, Monsieur Juncker doit proposer un programme aux 3 parties du "contrat de gouvernement" dont il a besoin pour être élu le plus légitimement possible.
Ce contrat ne peut pas être mis en œuvre sans le parti arrivé en deuxième position aux élections (S&D - 191 députés), et c'est la raison pour laquelle Monsieur Schulz a été réélu ce mardi 1er juillet 2014 Président du Parlement européen pour deux ans et demi.

 Cet accord inclut également les libéraux-démocrates de l'ADLE qui ont bénéficié de vice-présidences du Parlement et de la responsabilité de deux commissions. Pour appliquer au maximum les promesses électorales qui ont été faites, Monsieur Juncker devra venir devant ces groupes pro-européens pour proposer un programme et nous exigerons de lui qu'il mette en vigueur le plus vite possible :

  •  un programme de lutte contre le chômage,
  • une politique de l'immigration,

  • et une politique européenne pour l'énergie et la transition énergétique.

Il n'y a pas d'arrangements obscurs, mais une déclinaison de décisions qui découlent de la mise en œuvre du respect de notre parole aux électeurs.

C'est la première fois depuis qu'a été institué le suffrage universel européen en 1979 que le choix majoritaire des électeurs européens, tous pays confondus, sera pris en compte pour désigner le sommet de la pyramide, à savoir le Président de la Commission.

                                Le lundi 1er juillet 2014

                         Jean-Marie Cavada