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12/12/2011

Accord de Bruxelles : Oui, mais…

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Pour la dixième fois en 2 ans, nos dirigeants européens annoncent que   l’Europe et la zone euro sont sauvés. Est-ce vraiment sûr ?

On a perdu beaucoup de temps, beaucoup de points flous restent à résoudre et l’accord est essentiellement négatif, répressif, sans donner d’espoir.

- L’Europe avance, mais… :

 En premier lieu, on ne peut que regretter l’affaiblissement, pour ne pas dire la fin, de la méthode communautaire, avec des autorités de l’UE peu existantes, au profit de la méthode intergouvernementale qui exacerbe les égoïsmes nationaux et glorifie les « petits chefs » aux dépens de la solidarité commune.  Le traité prévu, d'une part ne règlera pas la question urgente des ressources, et, d'autre part, ne semble être qu'un projet de traité intergouvernemental à côté de l'actuel : sera-t-il ratifié par les parlements nationaux ?

Isolé, le Royaume-Uni va en profiter pour torpiller le projet de la Taxe sur les transactions financières et continuer de favoriser l’évasion fiscale. Au temps de la recherche urgente de ressources budgétaire, cela pose un grave problème … Une harmonisation fiscale devient de plus en plus nécessaire en UE ou zone euro, notamment pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale.

  Il est urgent de favoriser des méthodes démocratiques : pour que le plan de redressement réussisse pleinement, il faut impliquer les électeurs ;  trop souvent, ces plans ont échoué pour des raisons technocratiques et de rejet des populations. Il faut donner une vision, un espoir qu’on cherche vainement. Elaborer un traité entre gouvernements en ignorant totalement les députés du  Parlement européen élus par les citoyens ne risque pas d'être un gage de succès !

Bien sûr, il faut sortir d’urgence du piège de la dette qui donne trop de pouvoir aux créanciers et aux agences de notation. La responsabilité des dirigeants sortants est écrasante et 7 majorités ou dirigeants ont changé récemment dans les 27 pays de l’UE.

 - Le pouvoir en France est schizophrène :

On ne peut pas dire à Bruxelles qu’on s’engage pour la rigueur (règle d’or, 3% de déficit maximum ou 0,5% de déficit primaire maximum, ce qui est déjà inscrit dans le traité de Maastricht et ce qui est demandé aux candidats à l'entrée dans l'UE) et faire le contraire en France.

 Le pouvoir maintient sa politique (déclaration de F. Fillon de lundi 5 décembre, lui qui a parlé plusieurs fois de  faillite , V. Pécresse parlant en confidence de situation très difficile), sans prendre en compte la récession de fin 2011 / début 2012. La probabilité d’atteindre un taux de déficit de 6% est forte au moment où notre pays risque de perdre 2 crans dans sa notation, augmentant ainsi le coût des emprunts. Cet aveuglement électoraliste est dangereux.

Il faut voir la vérité en face !

 On ne peut donc que regretter que l’intérêt de la France et des Français soit bien mal défendu : droguée de dettes, elle devient de plus en plus dépendante.

 Olivier Barthalon et Viviane Boussier (ce texte n'engage que leurs auteurs)

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