01/12/2011
Plus de solidarité financière dans la zone Euro
Jusqu'en 2007, la zone euro n' a pas eu besoin de faire appel à la solidarité financière. Le contrôle des finances publiques à travers le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) et la confiance des marchés dans les Etats rendaient la chose inutile.
Mais face à l'épreuve des dettes souveraines, la stratégie de l'Union a dû brutalement évoluer. Au point que certains dirigeants, JC Juncker et Angela Merckel par exemple, demandent maintenant une révision des Traités. Pourquoi ?
Parce que les Traités contiennent des clauses de non-solidarité. Cf. cet égard l'article 125 §1 TFUE :
L'Union ne répond pas des engagements des administrations centrales, des autorités régionales ou locales, des autres autorités publiques ou d'autres organismes ou entreprises publics d'un Etat membre, ni ne les prend en charge (...)
Un concours mutuel à l'intérieur de la zone euro est bien prévu, mais uniquement en cas de déficit ou de problèmes de la balance des paiements, cf. art 143 TFUE.
Sur un autre plan, la critique faite à la BCE de ne pas intervenir comme prêteur en dernier ressort des Etats membres est inscrite dans ses gênes, si l'on peut dire. Cf. à cet égard les articles 119 et 123 TFUE :
L'action (des États membres et de l'Union) comporte une monnaie unique, l'euro, ainsi que la définition et la conduite d'une politique monétaire et d'une politique de change uniques dont l'objectif principal est de maintenir la stabilité des prix (...)
Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées «banques centrales nationales», d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
Enfin, le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) appelé à succéder au Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) à partir de 2013 est lui-même peu généreux. Il fixe en effet le taux de ses prêts en appliquant 200 points de base au-dessus de son coût de refinancement. Plus une surprime de 100 points pour les prêts non remboursés après trois ans.
On ne s'étonnera pas dans ces conditions que l'Italie puisse trouver son salut dans un prêt de 600 Mds du FMI (avec des fonds eux-mêmes prêtés en partie par la BCE : un tour de passe-passe...).
Mais on souhaitera surtout que l'Union entame en 2012 une procédure simplifiée de révision des Traités (art 48 TUE) pour organiser une meilleure solidarité envers ses membres.
Pascal Gatignon
10:47 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Voici un article du quotidien "Ouest-France" qui illustre bien et complète cette note
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-L-Europe-a-reculons-_3632-2017122_actu.Htm?xtor=EPR-3002-[Mail FDJ]-20111201-[L'Europe à reculons ]
Écrit par : viviane boussier | 01/12/2011
Cool!Contenu correct! J'aime bien votre façon de publier vos posts et le reste du site web est aussi très bon.
Écrit par : Leigh Minecraft | 03/07/2013
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