18/02/2011
Session plénière de Février du Parlement à Strasbourg
La session plénière du Parlement Européen à Strasbourg vient de se terminer.
Le site du Parlement européen résume les principales discussions.
Comme on le lit sur cette page, l’actualité est chargée. Il faut dire que les événements internationaux que nous sommes en train de vivre occupent, avec raison, une très grande place.
Voici quelques extraits des prises de positions de députés des principaux partis.
A propos des révolutions du monde arabe et plus particulièrement de l’Egypte :
La situation en Egypte
Les députés ont débattu des développements politiques en Egypte, des espoirs et des peurs que représente ce qu'ils appellent "un tsunami démocratique". Ils ont adopté une résolution appelant l'Union européenne à repenser et à améliorer sa stratégie politique et financière en vue de contribuer à la transition démocratique du pays. (Site du Parlement)
Quelques réactions :
Du PSE : Parti Socialiste Européen
S’exprimant la veille en plénière au nom de l’ensemble de la délégation socialiste,
Kader Arif a rappelé avec force que « ce que nous vivons au Sud de la Méditerranée, et plus largement dans le monde arabe, est historique. Mais cette nouvelle donne nous impose de revoir totalement notre vision, nos politiques et nos relations avec ces pays.
Vincent Peillon , membre de la commission affaires étrangères, souligne « qu’il est maintenant fondamental de mobiliser et réexaminer les instruments existants afin de soutenir les réformes politiques, économiques et sociales dont l’Egypte a besoin. L’Union européenne doit débloquer les moyens – notamment financier – afin de véritablement aider le peuple égyptien dans ce processus de transformation
De l’ADLE : Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (Marielle de Sarnez)
Je crois que c'est très important que l'Union européenne soit en capacité de tirer rapidement les leçons de son relatif effacement - pour le dire gentiment – au moment des événements récents.
C'est pourquoi, je crois que nous devons vraiment mettre le paquet; que nous devons soutenir totalement; pleinement le processus de transition démocratique que ce soit en Tunisie ou en Égypte; que nous devons être du côté de ces peuples et le leur dire; que nous devons tout faire pour que ce soit un État de droit qui sorte renforcé de ces révolutions et de ces changements.
Notamment pour l'Égypte, je crois que seul un État de droit sera un élément de stabilité, de stabilisation de l'ensemble de cette région. C'est dire combien c'est important.
A propos du « relatif effacement » de l’UE pendant que ces événements se déroulaient, on ne peut que regretter l’effacement de Cathy Ashton, la Haute Représentante pour les Affaires étrangères de l’UE.
Voir à ce propos, la réponse sur le blog de Nicolas Gros- Verheyde, Bruxelles2. et on peut écouter la déclaration de Guy Verhofstadt, président du groupe ADLE au Parlement européen, intervenu en session plénière à Bruxelles sur la situation en Egypte et en Tunisie.
Daniel Cohn- Bendit : Accompagnons la transition démocratique. Il faut être présent politiquement, juridiquement, économiquement. (Relevé sur Twitter)
On peut aussi écouter la vidéo dans laquelle l’eurodéputé demande ce que doit faire l’UE suite au tsunami démocratique égyptien et tunisien
Du PPE : (Parti Populaire Européen)
Je regrette profondément que les affrontements aient fait des nouvelles victimes, des manifestants et un policier, qui ont été tués mardi au Caire alors que la police dispersait un rassemblement, a déclaré Joseph Daul.
A été également évoquée la question récurrente qui devient aujourd’hui urgente de
L'Immigration et de l'asile :
Les députés ont parlé du principe de solidarité avec les pays comme l'Italie, qui connaisse un flux extraordinaire d'immigrants suite à la révolution tunisienne. La Commission européenne a promis une assistance exceptionnelle.
La plénière a aussi discuté la nécessité de réformer le système d'asile européen. Certains députés ont fait valoir que les États membres doivent cesser de jouer au "ping-pong avec les demandeurs d'asile. (Site du Parlement)
Quelques réactions :
Du PPE :
L'UE ne peut pas se contenter de regarder ce qui se passe dans la Méditerranée et un plus grand engagement dans une politique d'immigration commune, qui puisse aider les pays plus directement concernés comme l'Italie, s’impose, surtout en ce moment, a déclaré Mario Mauro.
Sur la sécurité aussi, la solution, ce n'est pas moins, mais c'est plus d'Europe, a conclu Joseph Daul.
Du PSE : (Sylvie Guillaume)
La décision récente de la Cour européenne des droits de l'homme constitue, selon moi, un tournant important. Bien évidemment, elle met en lumière les défaillances du système grec d'asile mais elle envoie aussi un message fort à l'heure où la Grèce entreprend de réformer son système d'asile et, dans le même temps, de prendre d'autres types d'initiatives
Aujourd'hui, beaucoup de clignotants sont au rouge; ils nous indiquent qu'il est temps de réformer ce règlement et de construire un véritable régime d'asile commun fondé sur une approche solidaire et responsable.
De l’ADLE : (Nathalie Griesbeck)
Le moment est venu de construire un authentique droit d’asile européen qui devient [notamment au vu de l'actualité récente : du projet de construction d'un mur en Grèce, de l'arrivée plus de 5500 tunisiens cette semaine sur l'île italienne de Lampedusa...] plus que jamais urgent
Les termes de cette déclaration et de celle de Sylvie Guillaume font allusion aux propos de notre ministre de l’Intérieur tenus lors d’une visite en Grèce; il reconnaissait la légitimité de la construction d’un mur de barbelés entre la Grèce et la Turquie, destiné à bloquer l’immigration irrégulière, à la frontière terrestre avec la Turquie : une idée pour le moins curieuse alors qu’au siècle dernier, nous nous réjouissions de voir le mur de Berlin tomber !
Lors de ce débat sur l’état du système d’asile européen tous les députés, sauf les extrêmes, sont donc d’accord pour demander de façon urgente un « authentique droit d'asile européen », quitte à revoir « les Accords de Dublin » afin de partager tous ces problèmes de façon humaniste et solidaire.
Les accords de Dublin (1990, amendés plusieurs fois), définissent à l’échelon de l’Europe des quinze, une politique d’asile commune avec notamment les notions de pays sûrs, de demande d’asile manifestement infondée, de solidarité entre pays européens dans le contrôle à l’entrée et prévoient des sanctions contre les transporteurs acceptant des clandestins. (Site de Vie publique)
La plupart de ces déclarations sont extraites des sessions des 15 et 16 février
Viviane Boussier
23:36 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0)
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