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10/07/2010

Le SEAE !

Il faut déjà décoder ces initiales :   Il s’agit du Service Européen d’Action Extérieure

Un accord  sur ce service européen d’action extérieure est intervenu le 8 Juillet, après six mois de discussions entre les Etats, les eurodéputés et la Commission.

Cette institution est prévue dans le traité de Lisbonne dans le but d’établir « une diplomatie européenne pour compléter, voire, à terme, se substituer aux diplomaties nationales, et ainsi mieux faire entendre la voix de l’Union européenne dans le monde [L’Express] et de soutenir dans ses missions le Haut représentant pour les affaires étrangères et la politiqupoignées de mains.jpge de sécurité.

Le consensus a été long à trouver, les parlementaires craignant la main mise trop importante des Etats sur ce service. Le compromis final prévoit qu’au moins un tiers des effectifs du SEAE provienne des services diplomatiques nationaux, mais qu’en contrepartie 60% du personnel soit composé de fonctionnaires européens, le reste étant des diplomates nationaux. Les députés auront également le contrôle  budgétaire du  service [AFP] et ils comptent bien exercer une grande vigilance sur les diplomates européens.

Un poste de secrétaire général est créé : il sera sans doute confié au diplomate français Pierre Vimont, actuel ambassadeur à Washington (...). C’est lui qui sera la véritable cheville ouvrière du SEAE, sous la responsabilité de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Ashton.

Ce service arrivera-t-il à créer une  véritable diplomatie européenne ? Ce nouveau service sera-t-il indépendant  des diplomaties nationales puisqu’elles fourniront 40% du personnel ?   A cet argument, Catherine Ashton, la Haute représentante pour les Affaires étrangères de l'UE, qui dirigera ce service répond, lors d'un débat au Parlement européen  :

catherine_ashton.jpg

  "Nous ne pouvons pas nous permettre d'agir en ordre dispersé dans un monde qui connaît des mutations de pouvoir fondamentales et dans lequel les problèmes sont de plus en plus complexes et interconnectés…

"Nous devons défendre les intérêts de l'Europe et projeter ses valeurs d'une manière plus cohérente et efficace. Et nous devons être ambitieux sur la manière dont nous le faisons", a-t-elle ajouté.

Il ne reste plus qu’à mettre le service en place, et notamment choisir les 6000 personnes qui le constitueront, dont 2000 diplomates (on va encore parler de technocrates !) : il devrait être opérationnel à partir du 1er janvier 2011.

La création de ce nouveau service laisse malgré tout beaucoup de questions non résolues: en particulier celle, fondamentale, d’une véritable politique étrangère et d’une politique de sécurité et de défense commune. Quel sera le poids respectif des Etats ? Certains –les « grands Etats »- ne voudront-ils pas jouer un rôle plus important que d’autres ? Ce service devra déjà rapprocher des positions toujours différentes -l’actualité passée  a démontré que les Européens étaient loin de parler d’une seule voix !- Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, la méthode communautaire, et non intergouvernementale est la seule possible pour que l’UE soit un acteur mondial et non le « nain » politique qu’elle est actuellement, ce qui la rend inaudible sur la scène internationale.

 Quand aucun chef d’Etat étranger ne demandera plus, « l’Europe, quel numéro ? » mais  traitera avec l’UE et non avec chaque Etat individuellement, alors, seulement, l’Europe aura fait un grand pas.

 Le SEAE ne restera pas un « effet d’annonce », comme l’écrit Jacques Delors dans son interview du 15 Juin, dans le Figaro :

… nommer un haut représentant alors qu'il n'y a pas de politique étrangère commune, c'est une erreur, un effet d'annonce. Or, les annonces non suivies d'effets sont désastreuses pour l'idée européenne.

Mais il faut bien déjà commencer à mettre en place ce service, à le faire évoluer en fonction de l’actualité et des personnalités  pour créer une politique étrangère commune ! Une Europe créée à petits pas, en souhaitant qu’une crise ne soit pas utile pour en faire naître le besoin !

Dernière info : site du SEAE (9 Juillet) :

Plus de 100 ONG des droits de l'homme convergent à Bruxelles

droits de l'homme.jpg

 

Les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit sont des valeurs fondamentales de l'UE qui ont été ancrées dans son traité fondateur. Lors de la dernière révision du traité en 2009, les droits de l'homme ont été encore davantage renforcés.

 

Sources : ponctuellement les sources citées dans le texte et  « Toute l’Europe », « Les coulisses de Bruxelles » pour l’aspect institutionnel et le blog de Robert Toulemon qui évoque certaines questions, à mon avis « fondamentales «,  pour l’avenir de l’Europe via cette création

Viviane Boussier

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