Mouvement-Européen-Yvelines

 Jean-Claude Trichet rêve d’un trésorier européen  car il faut Construire l'Europe, bâtir ses institutions.

En recevant le Prix Charlemagne, à Aix-La-Chapelle, Jean-Claude Trichet, Président de la Banque Centrale européenne (BCE), propose la création d’un « Ministère des Finances de l’Union ».

Quelques rappels sur ce prix et la raison de ce qui peut apparaître comme un «  testament ».

Le Prix Charlemagne est attribué chaque année, et ce depuis cinquante ans,  à un  Européen de mérite par  la ville d'Aix-la-Chapelle (d’où le nom de "Charlemagne"). La liste des personnalités ayant obtenu ce prix est impressionnante ! (source:ICI)

Le mandat de Jean-Claude Trichet à la présidence de la BCE à Francfort depuis  huit ans,  prend fin en Octobre. Un des candidats bien placés pour sa succession, les Ministres des finances de la zone euro se sont mis d'accord sur son nom,  serait Mario Draghi, Président de la banque centrale italienne.

Que  propose Jean-Claude Trichet ? 

Il part du constat qu’une monnaie unique ne peut pas survivre sans gouvernement économique: la crise actuelle de la dette  démontre qu'un pays en difficulté risque de  menacer toute l'économie de la zone euro.

Ce qu'il propose, c'est, en reprenant à son compte la citation de Jean Monnet, de renforcer les institutions car :rien n'est possible sans les hommes, mais rien n'est durable sans les institutions.

Quelques extraits de son discours :

Il est urgent de renforcer les règles afin de prévenir tout laxisme budgétaire. Tous les pays pourront ainsi profiter pleinement des bienfaits de la monnaie unique. Ces règles plus contraignantes empêcheront à chaque pays de poursuivre des politiques dommageables pour lui-même et pour la zone euro dans son ensemble. … Je compte tout particulièrement sur le Parlement européen pour renforcer le projet de législation qui est en cours d’examen dans le cadre du « trialogue » entre le Parlement, la Commission et le Conseil….

Je pourrais imaginer que les autorités européennes aient le droit d’opposer leur veto à certaines décisions de politique économique nationale. Cette compétence pourrait en particulier concerner les principaux postes de dépense budgétaires et les facteurs déterminant pour la compétitivité du pays…

Dans cette Union que nous aurons demain, ou après-demain, il y aura bien évidemment un marché unique, une monnaie unique et une banque centrale unique. Serait-ce une idée trop hardie que d’envisager, sur le plan économique, un ministère des finances de l’Union ?

Laissons la conclusion à Jean-Claude Trichet :

C’est [l'Europe] l’unité dans la diversité – un ensemble robuste dont chaque élément est aussi solide que l’autre.

L’Europe progresse dans cette voie. Mais si elles veulent aller encore plus avant, les nations européennes doivent continuer à montrer la voie à suivre. Il est primordial que toutes les nations montrent leur engagement total en faveur du dessein historique que poursuit l’Europe et regardent vers l’avenir avec confiance.

Les raisons d’être confiant dans notre avenir à long terme sont nombreuses.

L’Europe est à l’avant-garde des nations qui travaillent ensemble dans la paix.

Nous avons remplacé la confrontation et les conflits par la coopération et le consensus.

Nous avons associé la liberté politique à la liberté économique et à la paix sociale.

Nous avons démontré que la monnaie unique est stable et crédible, préservant la stabilité des prix à travers le temps.

Poursuivons cette noble entreprise en donnant à l’Europe maintenant et pour le long terme les institutions qu’elle mérite.

Source: discours de Jean-Claude Trichet à Aix-La-Chapelle

Viviane Boussier